14 novembre 2006

Un nouveau retour

Encore une fois, je me retrouve devant mon pc, à essayer de décrire ce qui s'est passé ces derniers jours. Pas facile. J'ai presque l'impression d'avoir été sur un autre continent, si ce n'est sur une autre planète... Je me rend compte que vancouver n'est qu'une toute petite bourgade au milieu d'un désert gigantesque et définitivement différent...

On est parti jeudi soir, vers 20h, en direction du park national de Banff, ville où notre "lodge" nous attendais (et son jacuzzy). L'idée c'était de faire la route de nuit pour que les 12h de route s'écoulent plus vite. Et ça a pas trop mal marché. Je me suis réveillé au milieu des montagnes enneigées de l'Alberta, au petit matin, avec une heure de décallage horaire.


































Banff est une station de ski très prisée des quebecquois, une sorte de megève canadien... Etant au début du mois de novembre, on s'attendait à trouver un endroit plutot mort, préparant la saison à venir... Le truc, c'est qu'au canada, en novembre, il y a déjà 70cm de neige dès qu'on dépasse les 800m d'altitude. Du coup, la station était ouverte (la première de tout le canada), les gens étaient là, et l'ambiance de la ville ressemblait à celle des stations françaises pendant les vacances de février.

Une partie du groupe est allé gouter la poudreuse des pentes canadienne. Pour ma part, n'étant pas équipé du tout (j'aurais dû tout louer, des gants jusqu'à aux boots...), j'en ai profité pour visiter les alentours de cette petite ville, perdue entre les montagnes...



































Au menu : petite ballade dans le parc national, avec vue sur la "ville", musée et surtout visite des "hot springs", ces bains naturellement chauds qui fleurissent dans cette partie du pays... Pour le coup, l'endroit ressemblait surtout à une piscine publique, c'était une peu décevant. Mais le fait d'être dans une eau à 40°C alors qu'il fait -5°C dehors et qu'il neige reste carrément sympa.
On s'est quand même attardé dans un petit musée qui vallait vraiment le coup, le Whyte Museum, contruit en hommage à Catherine et Peter Whyte, deux amoureux du début du siècle, passionné d'art et de montagne, qui se sont interessé de près à la culture des "frist nations" (terme politiquement correct pour désigner les indiens). Ensemble, ils ont tellement accumulé d'objets, de photos, de peintures et de voyages et de rencontres, que leur vie est racontée aujourd'hui dans ce musée... Au fil des salles, on réalise que leur histoire d'amour était aussi puissante que leur passion pour l'art et le dialogue des cultures. C'est ce qui a fait que leur vie est devenue un véritable roman, chose qu'on leur envie tous.

Notre second objectif était d'atteindre Jasper, à environ 3 heures de là, plus au nord, histoire de s'enfoncer un peu plus dans ces montagnes canadiennes. La route qui sépare les deux villes est terriblement magnifique. Entre les montagnes, les glaciers et les lacs que l'on peut admirer à chaque kilomètre, tous les guides nous conseillaient de prendre notre temps pour profiter du park.

On a donc choisi la plus petite route qui soit et on s'est enfoncé dans la forêt canadienne, en espérant croiser un ours ou un orignan... Et surprise, alors qu'on commencait à douter du fait d'avoir choisi cette petite route enneigée et perdu plutot que l'autoroute, sur le bas coté, un cerf qui grignottait quelques herbes est tranquillement apparut, et s'est laissé prendre copieusement en photo... Habitué aux touristes ou carrément pas froid aux yeux ? Mystère... En tout cas, pour nous, qui commencions à nous dire que l'histoire de la faune candienne omni-présente, qui traverse les routes à tout moment était une grosse blague pour attirer les touristes, On a été servis... et la suite nous a montré qu'on était pas au bout de nos surprises...


















On a donc continué sur la route de Jasper, en direction du park national, s'arretant au moindre canyon ou point de vue sur un lac...






































Ici, le Lake Louise, du nom de la 4ème fille de la Reine Victoria... Un glacier se jette au fond du lac, mais vu le temps, on a pas réussi à voir tout ça...

Du coup, à force de trainer à chaque endroit intéressant, on s'est fait avoir sur le timming... A 16h la nuit était déjà tombée, la neige continuait de plus belle et il nous restait 300km à faire sur une route qui ressemblait à une petite nationale... On s'est chopé un coup de flip quand on a croisé un panneau indiquant "Next gaz station : 236km", autrement dit, 200km sans rien, ni habitation ni réseau téléphonique, avec une route enneigée, une nuit sans lune et la peur de voir à chaque instant un caribou débouler au milieu de la route... Croiser une voiture était en soi un événement...














En bons aventuriers, tout s'est bien passé, pas d'accro, pas d'accident, pas de risques... Lors de notre pause, sur le bas coté, une voiture s'est tout de suite arrêté pour voir si on avait besoin de rien... Ca rassure.
En arrivant à Jasper, une sorte d'euphorie nous habitait, comme si on avait réalisé un exploit, alors qu'il n'y avait rien de vraiment extraordinaire... En bon touristes, on a vraiment gouté au canada.
Pour le coup aussi, on s'est rendu compte que Jasper était vraiment morte en cette saison... Après une douche, et la mauvaise surprise de voir que le "hot tub" (jacuzzy) de l'hotel était fermé, on s'apprettait à se coucher, jusqu'à ce que Mano, une parisienne de Nanterre, revienne de son jogging en disant : "hey je crois qu'il y a des bestioles qui se balladent dans les rues !"
Et en effet, un troupeau de caribou se balladait dans la ville, à la recherche de coins encore verts pour dinner... Pareil, pas trop affolés, ils se sont laissés mettre en boite. Et les locaux n'avait pas l'air si dérangés que ça, certains passaient devant les bêtes sans vraiment prêter attention à elles... Il parait que c'est un truc normal dans ce coin du monde...



























On a retrouvé la troupe le lendemain, sur les hauteurs de la ville, alors qu'on allait voir un autre lac... Une bonne vingtaine de têtes, avec au centre, le male, qui encore une fois, s'est pretté au jeu de nos appareils, pour nous offrir toute la splendeur et l'inoubliable souvenir d'un moment pareil...
Le retour a été tout aussi folklorique... On a croisé le seul élan ou orignan qu'on ait pu voir (je comprend toujours pas trop la différence : entre wapiti, elk, orignan etc... bref c'est la bestiole très grosse qui a des cornes qui ressemblent à des queues de castor). Bon, ok, j'avoue que ça compte a moitié parce que la bête était morte, couché à l'arrière d'un pick up de chasseurs...

On nous avait aussi prévenu qu'il tombait des cordes sur Vancouver. Mais on a pas réalisé que s'il peuvait là-bas, il risquait de neiger pas mal un peu plus haut... Et en effet, on s'est encore cogné quelques bornes sur un tapi bien épais d'or blanc, sous des flocons king size...
C'était, là aussi, magique.

Voilà... un week end comme j'en rêvais : froid, neigeux, loin de tout, et au milieu de ce canada si grand et si grandiose. Un turc à refaire l'été, avec une tente.

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