Harry Potter mal barré

Donc, voilà ca y est. Je viens de refermer le 7^ème et dernier opus de notre chère JK Rolling, le dernier Harry Potter intitulé « The Deathly Hollows » sorti en grandes pompes le 21 juillet dans sa version anglaise. Pas que je sois un fan inconditionnel de l’adolescent boutonneux et de ses lunettes rondes, mais j’avoue que, au fil du temps, je me suis pris au jeu. Et par-dessus tout, j’avais vraiment hâte de voir comment Rowling s’en sortait pour donner une fin acceptable aux innombrables pistes qu’elle avait semé au long des différents tomes précédents.

Récit, donc, de cette lecture.

Samedi matin, tête embrumée, regard livide, café dans la main droite et l’autre dans le slip, je remet doucement en marche la mécanique complexe de mes neurones tel l’australopithèque moyen : Potter/7^ème/21/aujourd’hui/humarrf. Quelques heures après, je me retrouve à la fnac, avec l’ouvrage en question sous le bras, que je commence à parcourir en démarrant la voiture. Mauvaise idée. Au premier contact, je sens déjà tout le pouvoir d’attraction du livre. Les révélations, les non-dits, les références aux ouvrages précédents… Il va me demander toute mon attention, le cochon. Sur la route lala lalalala je résume mentalement la trame de l’histoire : Voldemore, Dumbeldore, Rogue, les Horcruxes, R.A.B… Tout se remet doucement en place et, réalisant le nombre de points encore inexpliqués, je redouble d’excitation.

Arrivé chez moi, je regarde de plus près la bête. La couverture est rigide, le papier est épais, la reliure soignée, et l’objet me rappelle ceux que j’ai eu entre les mains lorsque j’étais au canada. Ouvert au hasard et couché sur la table, il tient sans que les pages défilent et essai de se refermer. Il veut être lu. Il m’appelle, me supplie, me séduit.

Prenant un malin plaisir à faire durer cette douce attente, je referme l’objet, me dirigeant vers la cuisine. Je fais couler un café, allume une cigarette, et retourne m’installer au salon. Cette fois, c’est parti. Je scrute ma montre : il est 14h27.

J’ouvre la première page, prêt à débuter avidement la lecture. « Ah ouais, c’est en anglais, c’est vrai » Il va falloir redoubler d’attention, faire raisonner chaque mot, lire chaque lettre avec deux fois plus de vigilance. Les premières minutes sont laborieuses. Régulièrement, j’ouvre le dictionnaire, je reviens en arrière, relis, rouvre le dictionnaire, fronce les sourcils. Et puis… et puis…

Mon téléphone sonne. Retour sur terre.

« Ouaip ? Salut stucru, Whazuup ? Ouaich tranquillou. Et toi bien ou bien ? Ce soir ? Mais j’en sais rien. Je pensais à un truc soft, un barbec. Fait’ pas trop moche, ya personne chez moi… Ouais bon, oki, va pour le barbec alors. Les courses ? ben on verra avec les autres tout à l’heure… Quoi maintenant. Mais il est quelle heure ? »

Je regarde ma montre, effrayé. 18h10. J’ai été absent plus longtemps que je pensais. Il est temps de décrocher. Je mémorise la page, referme la bête. Et lui lance un dernier regard : « hébé, on va bien s’entendre tous les deux ».

Donc voilà, 29h 63m 98s après, j’ai battu mon record pour un HP, talonnant de près les Rasmussen, Vinokourov et autres lecteurs de compèt’ nourris à l’Epo. Les yeux me brûlent encore.

C’est pourquoi aujourd'hui, je dois bien l’avouer, j’ai une envie terrible de me faire payer pour cette tâche si douloureuse.

Aussi, je te mets en garde lecteur, la suite de ce billet contient des révélations sur l’avenir du monde des sorciers. Si tu ne veux pas savoir comment hermione est en fait une loutre le dernier opus des aventures de Harry se termine, ferme bien les yeux, cliques sur les liens situés dans la colonne de droite, et surtout – surtout – ne cliques pas là. Ni là, c'est inutile.

Par contre, pour les autres, pour les riders qui ont échoué ici en googlelisant des trucs effrayants comme « moi jveu savoir koman y crève Harry a la fin », « Harry Potter est-il le 7^ème nain? » « Harry tout nu » et autres « Harry golera bien qui rira le dernier» je pourrais facilement balancer comment Harry crêve d’un magnfique Avada Kadavera quelques détails sur comment Dumbeldore revient transformé en Malfoy de l’histoire et en particulier celle de Rogue cet enfoiré qui est vraiment un traître pour soulager un peu cette attente si cruelle.

J’aurais pu recopier le livre, en tentant une traduction-synthétisation à ma sauce ou au moins balancer les titres des chapitres qui sont évocateurs (surtout le 3^ème : « Harry prend un bain de lait » ou le 9^ème «Les reliques du chat perché» le 14^ème aussi « Le retour de Pete Thornton et de la fondation phoenix » , voir même le 38^ème « Mais que fait Macgyver ? » et bien sûr, le dernier « Mwouahaha je vais te faire manger ta cicatrice») dans le but de te donner des informations qui te mettrait l’eau à la bouche et le poil en éveil et accessoirement paraître influent sur la blogsphère faire concurrence au Parisien. En passant, vous trouvez pas que c’est chiant de lire des trucs barrés ? Moi j’aime bien.(Un peu comme les parenthèses)(Les deux c’est encore mieux)

Mais en fait non. Je vous dirai rien. C’est pas non plus que j’ai envie de vous faire acheter le livre (Rowling n'ayant plus vraiment de difficultés financières) mais par déontologie. Sissi. Je respecte. J’y tiens, je suis un mec bien, vous savez.